La noyade est l’une des principales causes de mortalité infantile, et pourtant, de nombreuses idées fausses persistent sur le sujet. Ces croyances erronées peuvent donner aux parents un faux sentiment de sécurité et, dans certains cas, les empêcher de prendre les mesures de prévention adéquates. Cet article déconstruit ces mythes pour mieux protéger les enfants.
Mythe n°1 : une noyade, ça fait du bruit
Beaucoup de parents pensent qu’une noyade est bruyante, que l’enfant va crier et se débattre dans tous les sens. En réalité, la noyade est souvent silencieuse. Un enfant en difficulté dans l’eau n’a ni la force ni la capacité d’appeler à l’aide. En effet, lorsqu’il lutte pour respirer, il ne peut pas crier. Pas de grands mouvements de bras non plus : le corps humain entre en mode survie et les bras restent souvent sous l’eau pour tenter de remonter. Ainsi, la noyade peut survenir en quelques secondes, sans éclaboussures ni cris. Seule une surveillance active et constante est efficace.
Mythe n°2 : s’il y a un adulte à côté, mon enfant ne risque rien
La présence d’un adulte ne suffit pas toujours. En effet, une noyade peut arriver en 30 secondes et sans bruit. Les erreurs qui peuvent entraîner un risque :
- Penser qu’un enfant qui sait marcher dans l’eau est en sécurité. S’il bascule sur le ventre, il peut être incapable de se redresser.
- Se laisser distraire par son téléphone ou une conversation.
- Croire que la présence d’autres enfants suffit.
Pour ne prendre aucun risque, il est important de désigner un adulte responsable avec un bracelet ou un chouchou au poignet par exemple, qui doit être transmis à un autre adulte lors du relais de surveillance. La personne en charge de surveiller ne doit rien faire d’autre que surveiller.
Mythe n°3 : avec des brassards ou une bouée, mon enfant ne peut pas se noyer
Les brassards et les bouées donnent une illusion de sécurité. Ils ne sont pas conçus pour prévenir la noyade et peuvent même augmenter le risque :
- Les brassards ne maintiennent pas toujours la tête hors de l’eau. Si votre enfant bascule en avant, il peut ne pas parvenir à se redresser.
- Les bouées peuvent se retourner ou s’enlever subitement.
- Ces équipements peuvent également se dégonfler, se crever, ou se retirer accidentellement.
Les flotteurs doivent être utilisés comme accessoires d’appoint, mais rien ne remplace une vigilance constante et un apprentissage précoce de la flottabilité.
Mythe n°4 : mon enfant sait nager, il ne risque plus de se noyer
Savoir nager ne signifie pas être à l’abri d’une noyade. Un enfant peut :
- Être fatigué ou paniquer.
- Glisser, se cogner ou perdre connaissance.
- Être déstabilisé par une eau froide ou agitée.
L’apprentissage de la natation doit inclure des situations variées (tomber en arrière dans l’eau, tomber en avant, sur le côté, se retourner sous l’eau) pour développer de bons réflexes en cas de chute accidentelle.
Mythe n°5 : la noyade ne concerne que la piscine ou la mer
Beaucoup de parents sous-estiment les noyades domestiques. Pourtant, un enfant peut se noyer dans seulement 10 cm d’eau. Les dangers à la maison :
- La baignoire : sans surveillance active, un bébé peut glisser dans la baignoire et ne pas réussir à se redresser.
- Une bassine ou un seau d’eau : un tout-petit qui bascule dedans peut être piégé s’il tombe en avant.
- Une fontaine ou un bac à eau.
Tous les points d’eau, même les plus petits, doivent être surveillés et sécurisés.
Mythe n°6 : s’il fait chaud, l’eau est toujours sans danger
Même par temps chaud, une eau froide peut provoquer un choc thermique, paralysant l’enfant et l’empêchant de réagir. Il peut notamment ressentir :
- Une difficulté à respirer en entrant dans une eau froide.
- Des crampes ou paralysies temporaires.
- Une panique qui va l’empêcher de flotter.
C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’habituer votre enfant à entrer progressivement dans l’eau, surtout s’il y a un écart important de température entre l’air et l’eau, notamment lors des baignades pendant l’été.
Les bonnes pratiques pour éviter les noyades chez l’enfant
- Surveiller activement : ne jamais quitter votre enfant des yeux, même quelques secondes.
- Éviter les distractions : pas de téléphone, de lecture ou de discussions prolongées.
- Apprendre la flottabilité dès le plus jeune âge : initier bébé à l’eau pour développer les réflexes d’auto-sauvetage.
- Sécuriser l’environnement : installer des barrières autour des piscines, vider les bassines et baignoires immédiatement après usage.
- Se former aux gestes de premiers secours : cela peut faire la différence en cas d’accident et sauver la vie de votre enfant. N’hésitez pas à vous former dès maintenant en suivant mon atelier de premiers secours en ligne.
La noyade est un danger réel, souvent sous-estimé, mais il existe des gestes simples pour la prévenir. En déconstruisant ces idées reçues et en adoptant les bonnes pratiques, vous pouvez sécuriser votre enfant et lui permettre de profiter de l’eau en toute sérénité. Pour vous aider, découvrez dès maintenant mes ateliers d’éveil aquatique en ligne pour les enfants de 0 à 5 ans. Ils vous permettront de développer, chez lui, les réflexes essentiels à sa sécurité.
Cet article a été rédigé par Emeline Riffier et Marie Mourot
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